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Ducat, Jean / Brabançons au Nouveau Monde : contribution à l'étude de l'émigration de Belgique méridionale vers les Amériques au 19e siècle
(2000)
Quatrième partie, pp. 67-76
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Chapitre Il. Le~ préparatif5 du centenaire de l'arrivée de5 ~réZiefl5 en 1553 Ceux qui désignent l'émission de Radjo-Namur du 6 décembre 1953: «Les Wallons d'Amérique vous parlent », comme le moteur des retrouvailles ont raison. Il faudrait cependant remettre cet événement dans son contexte complet, car tout a commencé à Brussels Wl en 1952. En effet, des gens simples, n'ayant jamais dépassé les limites de leur Etat, rêvaient de réaliser un jour une visite au «vieux pays ». Plusieurs familles en discutaient lors de rencontres occasionnelles, mais il leur manquait un soutien logistique pour éviter un fiasco, car, comment seraient- ils accueillis en Wallonie après tant d'années de silence? Une occasion leur sembla favorable: les préparatif~ du centenaire de l'arrivée des Gréziens de 1853. Deux soeurs, Marie D. et Hélène LEFEVRE, insufflèrent à un petit groupe de réflexion un dynamisme digne d'éloges. Laissons la parole à Marie D. que j'avais rencontrée chez mes cousins du Wisconsin, propriétaires d'un homestead au Nord de Champion. Autrefois, la famille de la mère de John DUCAT avait fait don à Adèle BRISE des cinq acres des terres où se développa l'oeuvre caritative de la religieuse. Avec modestie. Marie D. me conta l'historique des messages expédiés en Belgique, en vue de préparer les Wallons à un accueil éventuel des cousins du Wisconsin. « Derniers arrivés au Wisconsin en 1904, mes parents, frère et soeurs, nous avons voulu connaître ce qui s'était passé avant nous dans la colonie. Nous avions un témoin du passé en la personne de Louis ROPSON, à la fois fennier, organiste, ébéniste, luthier et grand amoureux de la terre des ancêtres. Par sa grand-mère, Antoinette DUCAT, Louis était aussi un cousin; en outre, il avait encore une cousine, à Hanret en Belgique, avec laquelle il avait entrepris de correspondre, mais il y avait la barrière de la langue. Mors, tout simplement, Louis enregistrait ses messages en wallon sur une bande de magnétophone et lui expédiait; la cousine beige faisait de même. C'était donc la méthode qu'il &llait utiliser pour alerter l'opinion publique wallonne. Mais il manquait un technicien capable de conduire à bien un enregistrement valable. John DAVil), principal de l'école de Brussels, prépara et réalisa l'émission avec nous. Pour donner une certaine respectabilité à notre oeuvre exprimée en wallon, la bande du magnétophone parvint à Radio-Namur (1NR) par la voie officielle de l'ambassade des USA. En réponse, Radio-Namur fit de même. Un premier courant d'intérêt se fit jour en Belgique. Une certaine somnolence s'ensuivit, interrompue de temps en temps par l'annonce de l'arrivée d'un voyageur wallo-wisconsinite, arrivée toujours répercutée par Marcel COPAY, journaliste du quotidien namurois Vers i 'Avenir. 68
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