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Ducat, Jean / Brabançons au Nouveau Monde : contribution à l'étude de l'émigration de Belgique méridionale vers les Amériques au 19e siècle
(2000)
Première partie, pp. 5-16
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Chapitre III. Le départ 1. Lorgent Avaient-ils l'argent nécessaire pour couvrir les frais du voyage et la première installation en terre américaine? En général, les jeunes célibataires empruntaient le strict nécessaire à leurs parents. Quant aux adultes, certains réalisaient leur petite fortune en capitaux en vendant tous les biens meubles et immeubles, souvent par adjudication publique. D'autres, quand la chose était possible demandaient leur part d'héritage à leurs parents. Sinon, c'étaient les vieux parents qui vendaient leurs biens et accompagnaient leurs enfants. Ce qui explique la présence de personnes âgées de plus de septante ans parmi les passagers. Les archives notariales contiennent les documents qui détaillent les biens vendus à l'occasion du départ de telle famille. Notre collaborateur, Jean-Marie DEFENSE, a réalisé une étude des ventes des biens des émigrés de Grand-Leez, dirigées par le notaire Xavier DELATHUY de Gembloux. Le dépouillement porte sur les protocoles de 1855 et 1856. Sur les 28 chef~ de famille cités dans les actes, tous étaient propriétaires d'une maison et d'un jardin d'une superficie de dix ares; cependant, huit d'entre eux possédaient une terre de plus ou moins vingt cinq ares. Les protocoles contiennent vingt deux actes de ventes mobilières (bétail, outils, mobilier, etc. ). Le produit moyen réalisé était de 700 BEF, avec des extrêmes de 175 et 1 585 BEF. Afin de posséder une échelle des valeurs, signalons qu'un ouvrier agricole gagnait, à ce moment, en moyenne un franc par jour, tandis que le prix des terres était de 4 800 BEF l'hectare. 2. L'ocquisition d'un po~seport Les Belges embarqués à Anvers devaient être porteurs d'un passeport, individuel ou familial, obtenu par l'intermédiaire du gouverneur de la province. Ceux qui embarquaient au Havre faisaient l'économie d'un passeport. car les autorités françaises accordaient une autorisation d'embarquement sur présentation du titre de transport. 3. Le protection de~ émigron-r~ Des efforts généreux furent tentés pour atténuer les risques d'une mauvaise traversée ou d'un débarquement pénible. La Ville de New York dont dépendait le port, fit des merveilles en oe sens, des comités de laïcs et 9
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