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Ducat, Jean / Brabançons au Nouveau Monde : contribution à l'étude de l'émigration de Belgique méridionale vers les Amériques au 19e siècle
(2000)
Première partie, pp. 5-16
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Chapitre Il. L'Amérique, pays neuf, devenue un pôle d'attraction. « Pull factars A la fin des guerres de l'Empire français (1815), les relations commerciales des ports européens avec les Etats-Unis et le Canada étaient desservies principalement par les marines américaine et britannique. Les armateurs américains comprirent très vite le profit qu'il y avait à tirer des émigrants. Une fois les marchandises débarquées, le capitaine faisait jeter un plancher de fortune par dessus les soutes afin d'embarquer des centaines d'émigrants. C'était l'époque où la jeune république commençait sa marche colonisatrice du Midwest et elle le fit connaître aux nombreux chômeurs européens. Devant l'importance économique qu'engendra le mouvement migratoire. les armateurs se fixèrent à Liverpool, au Havre et à Anvers. Ils organisèrent un vaste plan de recrutement pour lequel ils sollicitèrent les services d'agents régionaux. La presse locale ouvrit ses colonnes à la propagande orchestrée par ces derniers. L'information atteignit chaque commune où la moindre auberge disposait des journaux et d'un lecteur public. L'image de l'Amérique présentée dans cette publicité était l'image d'un pays neuf ofii'ant d'alléchantes perspectives pour travailleurs entreprenants. Cette image était parfois renforcée par la publication de lettres de colons, vraies ou fausses, connaissant la prospérité. L'homme simple qui confusément espérait pour sa famille une terre de rêve était appâté par les tableaux enchanteurs d'une Amérique riche, par la fertilité de son sol, par le blé donnant un rendement énorme, par son climat agréable, par un marché du travail abondant, par des salaires élevés, par les terres offertes à des prix dérisoires, par les taxes minimes et enfin par la certitude de jouir pleinement des bienfaits de la démocratie. Villes et Etats de l'Union disposaient d'un comité d'immigration et d'agents efficaces. Ceux-ci sollicitaient l'assistance des consuls des Etats européens. En 1855, l'un d'eux faisait rapport à son gouverneur GORMAN du Territoire du Minnesota: « La conclusion de la paix en Europe devrait donner un élan nouveau à 1 'émigration. Rien n 'a vraiment été tenté en Allemagne pour orienter les émigrants vers le Minnesota. Pour la Belgique, j 'avais publié en langue française et flamande diférents articles sur le Minnesota ainsi qu 'un livre rédigé dans ces deux langues en vue de le faire distribuer dans les paroisses belges. Monsieur MAL!, consul général de Belgique à New York m 'assistera pour consolider l'émigration belge chez nous, qui est dejà importante. 7
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