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Ducat, Jean / Brabançons au Nouveau Monde : contribution à l'étude de l'émigration de Belgique méridionale vers les Amériques au 19e siècle
(2000)
Première partie, pp. 5-16
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l'image offerte par les émigrants belges en particulier était semblable à celle donnée par les émigrés partis de l'Europe germanophone. 7. La traversée de 'Atlantique Au début du XIXe s., la traversée se faisait sur des bateaux à voile et prenait en moyenne six semaines, plus longtemps quand les vents étaient contraires. Les bâtiments sur lesquels s'embarquèrent les émigrés étaient des transports de marchandises et des centaines de passagers s'y entassaient dans des conditions indescriptibles. On ne pouvait ouvrir les écoutilles quand il faisait mauvais et l'atmosphère était irrespirable. La nourriture, comprise dans le prix du billet, était parfois immangeable. Dans ces conditions, les épidémies qui se déclaraient faisaient de grands ravages. A partir de 1848, les modalités dans lesquelles les émigrés effectuaient la traversée furent réglementées. En ce domaine, le Gouvernement belge, soucieux de faire du port d'Anvers l'un des ports les plus modernes du monde, imposa aux armateurs un règlement sévère: une surface minimum devait être allouée à chaque voyageur, la ventilation des lieux devait être assurée et les marins qui molestaient les passagères pouvaient être poursuivis en justice. En 1850, l'apparition des grands vaisseaux métalliques mus par une hélice marqua un progrès considérable. Comme il arrivait souvent que l'hélice se détache, les bateaux à vapeur prirent cependant, durant de longues années la précaution de se munir d'une voilure de secours. En 1870, il était devenu possible de faire la traversée en quatorze Jours. Les Brabançons et les Namurois débarquaient soit à New York, soit à Québec; tandis que les Lorrains belges dont la destination préférée était les Etats de New York, de Pennsylvanie et du Maryland débarquaient dans les ports américains du Nord-Est. Quelques uns, cependant, attirés par la publicité des États riverains du Mississippi débarquèrent à New Orleans. ~. La progression à l'intérieur des terres Harassés jusqu'à l'écoeurement par les oscillations du navire durant de longues semaines, nos passagers touchaient enfin la terre ferme. Il leur restait une dernière épreuve à surmonter: la traversée de cinq ou six Etats. En dehors de la période hivernale, là où c'était possible, ils faisaient une partie de la route sur de petits steamers des Grands Lacs. Débarqués soit à Boston, soit le plus souvent à New York, les voyageurs disposaient, du moins à partir de 1850, du transport ferroviaire soit jusqu'à Bufiàlo, soit jusqu'au Lac Michigan. Les Lacs Erie et Huron assuraient une liaison facile avec Green Bay, grâce aux embarcadères de Detroit et de Collingwood. Les navires britanniques atteignaient par le Saint Laurent, soit Toronto, soit Detroit par le canal Welland. Chacune de ces 12
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