Page View
Hanotaux, Gabriel, 1853-1944 / Histoire illustrée de la guerre de 1914
Tome 14 (1922)
Chapitre LXIV: Reprise de la bataille pour Verdun: Douaumont et Vaux délivrés/ (septembre-novembre 1916), pp. 236-252
PDF (17.0 MB)
Page 248
HISTOIRE ILLUSTRSE DE LA GUERRE DE I9I4 mordantes, pÈnÈtreront dans les batteries ennemies et s'en empareront, mettant, s'il y a lieu, les piËces hors de service. Les brigades de rÈserve s'avanceront ; mais le mouve- ment s'exÈcutera sans les attendre. Cependant, la nuit est venue. Il faut atten- dre le lendemain: l'opÈration prÈparÈe aura lieu dËs l'aube. Pendant la nuit, repris son activitÈ; elle commence des tirs d'interdiction sur le terrain occupÈ. Le gÈnÈral de Salins, le gÈnÈral Passaga ont reÁu les ordres vers minuit seulement; ils veillent et prÈparent minutieusement la journÈe du 1ende- main. Que de choses ý faire ! Dispositions d'ensemble, aligne- ment et Èchelonne- ment des troupes, vivres, munitions, convois, ambulances, avance de l'artillerie, organisation du ter- rain conquis, obser- vations, renseigne- ments, etc.! Le mouvement est prÍt pour 4 heures l'artillerie allemande a Douaumont, quel coup de force ý la fois, et quel coup de prestige ! Avantage stratÈgique: on aveugle l'assiÈgeant; il n'a plus de vue-sur Verdun, on a des vues sur lui; il ne domine plus, on le domine; demain, Vaux tombÈ, la ceinture qui enroule Verdun sera brisÈe; comme le disait Ludendorff lui-mÍme, mieux est valu, pour l'armÈe allemande, qu'elle se retir't spontanÈment hors du champ des entonnoirs; car, com- battre pour une dÈ- faite certaine, c'est 'e pire des systËmes. Quand Joffre s'Ètait heurtÈ, en Cham- pagne, en Artois, ý un obstacle imbrisable, il n'avait pas insistÈ. Les Allemands ont, depuis, essayÈ de rÈ- pandre le bruit que le fort avait ÈtÈ'ÈvacuÈ par ordre; comme ý la bataille de la Marne: les dÈfaites par ordre! Or, voici prÈcisÈment l'ordre donnÈle 23 Oc- tobre, c'est-ý-dire la veille de l'attaque, par le gÈnÈral von Zwehl, commandant le Vile corps de rÈ- LE GSNSRAL MANGIN DANS SON CABINET DE TRAVAIL du matin. L'objectif concentrique est le fort de Vaux. A 4 heures, l'artillerie commence son tir. A 5 heures, les premiËres patrouilles sont envoyÈes. Mais elles trouvent l'ennemi prÍt ý la rÈsistance, les mi- trailleuses tirent violemment. L'attaque ne peut. avoir lieu par surprise et de vive force; cela devient une affaire : les rÈserves indispen- sables ne sont pas en ligne. Sagement, Mangin donne l'ordre de surseoir jusqu'ý ce que tout soit au point. La journÈe du 24 reste donc la journÈe de Douaumont. serve: D'aprËs les renseigne- ments d'agents, il faut s'attendre ý une attaque franÁaise ý Verdun. La position de combat est ý tenir ý tout Prix. L'infan- terie et les mitrailleuses doivent Ítre prÍtes, ý n'importe quel moment, ý repousser une attaque franÁaise (prÈparer les munitions et les grenades ý main). Transporter le plus grand nombre possible de grenades ý l'avant. Les rÈserves et les compagnies de mitrailleuses en rÈserve ý Thiaumont, Albain, Helly, doivent Ítre prÍtes pour une entrÈe en ligne immÈdiate... etc., etc. Les rÈsultats sont les suivants : outre les 6 ooo prisonniers, les pertes infligÈes ý l'ennemi 248
Copyright by Gabriel Hanotaux, 1922.| For information on re-use see: http://digital.library.wisc.edu/1711.dl/Copyright