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Hanotaux, Gabriel, 1853-1944 / Histoire illustrée de la guerre de 1914
Tome 14 (1922)
Chapitre LXIV: Reprise de la bataille pour Verdun: Douaumont et Vaux délivrés/ (septembre-novembre 1916), pp. 236-252
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HISTOIRE ILLUSTRSE DE LA GUERRE DE I914 de veiller sur tout, Ètait nÈcessairement dis- persÈe; l'offensive, sachant o~ elle allait, portait son effort lý seulement o~ il devait rÈussir. OPSRATION DU La prÈpara- 24 OCTOBRE. tion d'artille- PRISE DE DOUAUMONT rie commenÁa le 20 et fut poursuivie-pendant cinq jours, jusqu'au 24. Quand une accalmie se fit, les (observateurs renseignËrent: toutes les orga- nisations dÈfensives de l'en- nemi Ètaient nivelÈes, la presque totalitÈ des mitrail- leuses Ètaient enterrÈes ; les rÈserves avaient ds quitter Jeurs abris et se disperser au delý de la ligne de feu; les gares Ètaient dÈtruites, les voies ferrÈes et les routes ý peu prËs inutilisables. Cent batteries ennemies au moins, avaient ÈtÈ prises'ý partie, dont une trentaine ne de- vaient plus reparaÓtre. Les pertes infligÈes ý l'ennemi Ètaient telles que, dËs le 23, il avait ds renforcer, ou plu- tÙt relever la plupart des unitÈs en ligne. Sur les forts de Douau- GSNSRAL mont et de Vaux, l'effet avait rÈalisÈ et dÈpassÈ les espÈrances. Le 23, une violente explosion s'Ètait produite dans le fort de Vaux et l'on avait vu s'enfuir une partie de la garnison. Le mÍme jour, un incendie s'Ètait dÈclarÈ dans le fort de Douaumont; un projectile Ètait tombÈ dans la partie centrale de l'ouvrage, et la gar- nison (on le sut aprËs la prise du fort) avait ds renoncer ý l'occupation. L'ennemi ne rÈagissait pas ou rÈagissait peu ; on est dit qu'il Ètait absent. Cepen- dant, le 22, l'infanterie franÁaise ayant si- mulÈ une attaque, i58 batteries ennemies se dÈvoilËrent et fournirent ainsi, sur leur em- placement, un renseignement qui devait Ítre vc de la plus haute utilitÈ le jour de l'attaque, fixÈe au 24. Le 24, ý 6 heures du matin, les troupes chargÈes de l'opÈration occupent les secteurs dÈsignÈs. L'artillerie ennemie ne paraÓt pas avertie, elle ne change rien ý son tir ordinaire; l'artillerie franÁaise de mÍme. Au point du jour,+ une 'brouillard d'une intensitÈ et d'une obscuritÈ exceptionnelles s'est abattu sur toute la rÈgion. A la lettre, la bataille qui va s'enga- ger sera la bataille invi- sible. Aucune observation n'est possible. Les hommes se heurtent dans la nuit, la lumiËre des canons ne peut percer ces tÈnËbres; le tir se poursuit sur les buts rÈglÈs, mais il est aveugle. Sttait- ce un bien, Ètait-ce un mal ? DÈjý, si souvent, la brume avait ÈtÈ contraire! On dÈci- da que, cette fois, le brouil- lard Ètait favorable: rien n'est donc changÈ aux ordres et aux dispositions. Le tir de barrage com- mence sur les objectifs indiquÈs. Les troupes d'at- )N LOCHOW taque rectifient leurs po- sitions dans les parallËles de dÈpart. lSnumÈrons: ý gauche, la 38e division (gÈnÈral Guyot de Salins) ; ordre: le 2e rÈgi- ment, le 8e tirailleurs, le 4e zouaves, le 3e mixte, les Èquipes Schilt, le rÈgiment colonial du Maroc dont un bataillon, le bataillon NicolaÔ, est chargÈ spÈcialement d'attaquer le fort de Douaumont, de le nettoyer et de l'organiser. Au centre : la I33e division d'infanterie (gÈnÈral Passaga) faisant deux groupe- ments: A, le groupement Anselin composÈ du 321e rÈgiment d'infanterie, trois compagnies de tirailleurs sÈnÈgalais et deux sections du gÈnie, le ii6e bataillon de chasseurs, le I02e bataillon de chasseurs, une compagnie de 242
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