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Hanotaux, Gabriel, 1853-1944 / Histoire illustrée de la guerre de 1914
Tome 1 (1915)
Chapitre IV: L'Allemagne politique, pp. 63-[111]
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IL'ALIMI ~AGNE OI OT veillant, tout ce (lui rniante dii gouverne- mient est hostile. Pourquoi . ... ª Suivit un exposÈ complet de l'oeuvre die la diplomatie ,allemande au Maroc. Certainement, rer- sonne, eii France', eii tentant de rÈaliser nos revendications lÈgitimes sur le Maroc, voisin de l'AlgÈrie, n'a eui l'intention de porter atteinte ý 1' AlleÓuag ; nul d'entre nous, eII obtenant la reconnaissance de nos droits par les autres puissances, n'a eu l'idÈe de nuire ý l'Allema- gne, de l'isoler, de l'encercler... L'Empereur re- lËve le mot : ( je sais ý quel m'en tenir sur cela; rien ne changera mon opinion. Le fond et la forme ont ÈtÈ pitoyables. je sais ~ cher oncle ª qui mËnetout. .. .Croyez que je sais tout ce qui se fait ý Londres. Vous n'e- contez que John iBull >ª. -- Mais, rÈpond l'interlocu - _____________ teur, Votre Maj estÈLETA voudra bien ad- L ZR] mettre que les procÈdÈs des deux pays ý l'Ègard (le la France ont ÈtÈ bien diffÈrents clans cette affaire du Maroc qui est, pour nous, chiose si considlÈrable et (lui nous tient tant au coeur. Sur de nouveaux dÈtails et sur (les l)rÈci- sions indiquant le mauvais vouloir de la diplomatie allemande, l'Empereur, un peu nerveux et impatient, coupe : Tout cela, ce sont des misËres, je les arrangerai. Mais ce n'est pas (le cela cquil s'agit et je vous parlerai trËs nettement, ý mionr tour. Entre les deux pays, ce qu'il fatut, c'est l'Alli'ance. Alors, les cIeux pays, s'appuyant l'un sur l'autre, seront les maÓtres du monde. ~(Prenez garde l'heure est critique. J'ai annoncÈ et prÈvu le PtÈril iJaunie on m'a traitÈ d'hurluberlu. Eh bien les vaisseaux apoia.is sont maintenant ici , (lans les eaux europÈennes et je vous jure que ce n'est pas moi qui les ai amenÈs. Il y a deux dangers : ce- lui de l'Asie et celui de l'AmÈri- que. Si nous con- tinuons ý nous entredÈcbirer en Europe, nous se- rons surpris .* il n'y a qu'une issue, c'est l'Allhance. L'Èmotion Ètait grande chez l'in - terlocuteur ;il laissa la conver- sation prendre un autre cours. Il de- vait rencontrer, de nouveau, le lende- main, l'Empereur, ý un dÈjeuner ý LE KAISER ~bord d'un yacht prÈsent aux rÈgates de Kiel: il s'Ètait dÈcidÈ ý reprendre la suite de la conversation : Puisque Votre -MajestÈ mu'a permis la franchise, qu'elle mi-'autorise ý lui demander si elle a fait ce rÍve de conclure une alliance avec un pays dÈmem-brÈ ? Le regard cde l'Emipereur cdevint dur comme l'acier et, fixant le ministre, franÁais, il liii dit : t vous, monsieur-, avez-vous fait ce rave que je pourrais changer quelque chose ý ce clii est accompli ? Et, regardant ailleurs, il aurait repris ý mi-voix: (( je vois que nous ne -nous comprenons pas ª 'T
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