Page View
Bulletin de la mission laïque Française
(1917)
Les déportations et le travail forcé, pp. 14-24
PDF (5.0 MB)
Page 17
DE L f MISSON L AJ U P AN(AI 17 : '¢ et l'indignation qui r~gnent dans les foyers' ds souffrances. tent les sentiments les plus fiers et les plus pro- ur de la liberte, la libert6 du travail et surtout L'autorit6 militaire a dit que, si elle procedait c'est parce que. les bourgmestres avaient refus6 les bourgmestres contre ce reproche ? Nous affirmons fermement qu'il n'est pas justifid. Les bourgmestres ont fait afficher l'ordre de l'autorite qui requiert de se faire inscrire sur les registres tenus par l'administration communale. Ils ne pouvaient rien faire de plus. Les lois de notre pays ne leur permettent pas de s'introduire chez les particuliers et de se livrer a des recherches sur leur etat social. Le Belge est maitre chez lui et ne doit compte a personne de ses conditions d'existence. Un bourgmestre qui se serait permis de dresser lui-meme une liste de ch6meurs se serait attire la malediction publique. I1 se serait associe au coup de force qui va contraindre un grand nombre de nos concitoyens a se rendre en Allemagne pour effectuer un travail rebutant, celui dont l'effet se retourne contre sa patrie. On dit que les travailleurs ne seraient embauches que pour ies entre- prises etrangeres a la guerre; mais que vaut une pareille explication ? En prenant la place d'un ouvrier allemand, un ouvrier belge.permet de remplir un vide dans l'armee allemande. C'est travailler pour l'Allemagne, c'est se battre contre sa patrie. L'instinct public ne s'y est pas tromp6. II a rdsist& aux appels pressants et aux promesses allechantes affichees sur les murs. Tres rares ont k6 ceux que l'appAt des gros salaires ont attire en Allemagne. La presse allemande taxe notre population ouvriere de faineantise. C'est calomnier les Belges qui ne sont pas paresseux, mais qui aiment leur pays et qui ont conscience des devoirs que la guerre leur impose. Nul homme d'honneur ne peut blAmer leur resistance. Nous avons tenu, Excellence, a vous exposer ces faits afin que vous puissiez employer votre haute autorit6 a mettre un terme a cette violation flagrante du droit des gens. Nous eussions manque a nos devoirs de man- dataires publics si nous n'avions pas fait entendre la voix de notre cons- cience dans un moment aussi grave et aussi douloureux. Agrdez, Excellence, etc. I Ont signe: Les s~nateurs MOSSELMANN, ROLAND, vicomte VILAN, DEMERBE et les repr~sentants Alphonse ARMIGNt, MASSON, BASTIEN, MAI- ROLLE, BRENEZ et SERVAIS.
This material may be protected by copyright law (e.g., Title 17, US Code).| For information on re-use see: http://digital.library.wisc.edu/1711.dl/Copyright