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Bulletin de la mission laïque Française
(1917)
Les soldats de la "kultur", pp. [1]-13
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- Comme le fa;t remnarquer le rapport de la (Commission, s les otions de4droit des gens et les crimes de droit commun dont l'armee allemande s"Flu rendiue coupable sur le territoirefran.ais sont sans nomOre . Impossible et inutile de les signaler tous. Qitelques exemples sujiront pour meure en L: lnmtere la noblesse de tios ennen is. Voici le martyre de lI. l abbt Oudin, cure de Sompuis (Marne): Le 7 septembre, des Allemands firent irruption a deux reprises chez Tabb& Oudin, et, sous le prdtexte que les fils de ses sonnettes auraient pu faire partie de lignes t0l6phoniques destin~es a renseigner les Fran~aiss, pratiquirent des perquisitions dans son presbytere. Apreis cette opcration, ils durent reconnaitre F'inanitd de leurs soupqons. Malheureusement, ils avaient -dcouvert, au cours de leurs rccherches, une lettre dans laquelle le frere du cur4, capitaine en retraite, s'exprimait sur leur compte avec quelque rudesse, en annonwant le proiet de reprendre du service. Ce fut assez pour qu'ils se vengeassent cruellement sur un innocent. Mis en dtat d'arrestation. M. l'abbt Oudin, viefilard asthmatique de soixante-treize ans, fut d'abord enferm& dans sa cave jusqu'au lendemain, sans nourriture, avec sa domestique, M:l C6te, Agde de soixante-sept ans, et les sieurs Mougeot, Arnould, Poignet et Cuchard. Le 8, tous furent conduits a Coole, ou on leur fit passer la nuit, toujours sans leur donner d'aliments; puis, on les dirigea vers Chilons- sur-Marne. En route, comme le vieux prdtre, bourr6 de coups de crosse et complItement extenu#, devenait incapable de marcher davantage, on le fit monter avec sa servante dans une voiture de boucher que durent trainer les autres prisonniers. Quand le convoi stationna a Chilons, M. l'abb6 Laisnez, :directeur des CEuvres dioc&saines, put s'approcher de M. Oudin qu'il trouva coiffd dune barrette et chausse de souliers a boucle que le malheureux avait rVqis d'un peu de paille tressee, pour soulager ses pieds endoloris. 11 lui douna un chapeau, une pomme et un morceau de pain, mais ce fut en vain q -Ul tenta d'obtenir de 1'officier commandant l'escQrte la mise en libertd de so, conf'rre, dont it attestait l'innocence. ' De ChAlons, les otages furent transfbr,6s a Suippes, et on les fit entrer dans une maison pour les interroger. L'abbd Oudin, tenant a peine debout, fut saisi i 'Npaule et rudement secouE par un officier qui l'interpella sur un ton grossier. l sortit de I'interrogatoire egar6, chancelant, et dut passer la- --;-tuit entiere sous la pluie, dans la cour d'une 6cole. Ie it, les captifs arriverent a Vouziers, pour y sojourner jusqu'au 14 dans- un Smanege ou il leur fallut coucher sur de la sciure humide. La journme 4n u3 fut particulierement atroce. Des soldats, et surtout des officiers, venus t Wat ezpres en grand nombre, se firent un jeu de maltraiter le curi. Ils lui cwrach~rent au visage, le flagellerent de leur cravache, le lancerent en air p:our leI laisser retomber sur le sol; et lui porterent -sur les bras, sur les cuisses, sur la poitrine, des coups de talon de botte et des coups d'Tperon.
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