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Hanotaux, Gabriel, 1853-1944 / Histoire illustrée de la guerre de 1914
Tome 14 (1922)
Chapitre LXIV: Reprise de la bataille pour Verdun: Douaumont et Vaux délivrés/ (septembre-novembre 1916), pp. 236-252
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HISTOIRE ILLUSTRSE DE LA GUERRE DE 19I4 que le secteur est complËtement aplati ; la garnison est absolument bouleversÈe. Des parties des 83e et goe rÈgi- ments ont ds se retirer... Plus d'observation possible. Le bataillon demande instamment sa relËve par des troupes fraÓches. Le bataillon n'est pas en Ètat de combattre; la liaison avec l'avant est complËtement supprimÈe. Donc, le brouillard est bon; il faut sauter ý la gorge de l'ennemi aveuglÈ et dÈmoralisÈ. L'infanterie, d'un bond, sort de ses paral- lËles. L'artillerie en- nemiene paraÓtmÍme pas avoir remarquÈ le mouvement; sauf sur un point, ses bar - rages ne se produisent que douze minutes aprËs le dÈpart de la premiËre vague d'as saut. Quand on est ý 200 mËtres, en douze minutes on gagne Suivons la bataille de gauche ý droite (I). Voici les lieux: on part des fonds, on vise la crÍte qui forme comme un quart de cercle surplombant la vallÈe; sur la crÍte, deux objectifs princi- paux, qu'on ne voit pas, mais qu'on sait lý: Douaumont, UNE ENTRSE DU F Vaux. La ligne de crÍte se dirige franchement nord-ouest- sud-est; pour l'avoir, mieux vaut la tourner. On la tournera par le nord-ouest qui dÈborde. De toute Èvidence, si Douaumont est pris, Vaux succombe. Donc, Douaumont est le premier objectif sur la crÍte. La bataille devra se dÈployer comme un Èventail, la (i) Pogr de nombreux et Èmouvants dÈtails qui ne peu- vent trouver place dans une histoire gÈnÈrale, on voudra bien se reporter ý l'excellent ouvrage. du capitaine Henry Bordeaux: Les Captifs dÈlivrÈs. Plon, in-8. C'est le livre d'un tÈmoin, d'un soldat, d'un bon Ècrivain, d'un bon FranÁais. 01 droite faisant pivot et la gauche aile mar- chante. Douaumont est dÈfendu, ý l'ouest, par l'ou- vrage d'Haudromont qui commande les pentes ; mais un ravin, le ravin de la CarriËre ou de la Goulette, permet de l'atteindre et de l'isoler du massif o~ s'ÈlËve le fort de Vaux. C'est donc dans ce ravin, barrÈ par de solides tranchÈes ennemies, notamment la tranchÈe Balfourier, que s'È- c;. lance, ý gauche, la 38e division d'infan- terie (gÈnÈral Guyot de Salins) chargÈe de l'aile marchante. Les Allemands qui dÈfen- dent la CarriËre ª sont en forces ; mis en garde par rle jet des premiËres gre- nades, ils se dÈfen- dent d'abord et cË- dent bientÙt; en moins de cinq mi- nutes, rÈduits, ils lË- vent les bras; les pri- sonniers affluent ý l'arriËre; ý 12 h. 25 on tient la premiËre marche ,de l'escalier. De mÍme, plus ý droite, le 4e zouaves RT DE DOUAUMONT et le 4e mixte: ý i2 h. 25, heure pres- crite, ils se sont emparÈs du premier objectif et grimpent aux pentes ; plus ý droite, c'est plus dur mauvais terrain, menace sourcilleuse de Douaumont, tranchÈes allemandes plus in- tactes ; combat acharnÈ pour le rÈgiment colo- nial et les SÈnÈgalais; cependant, ý 13 heures, ils ont raison de l'ennemi et bondissent par-dessus les tranchÈes qui dÈfendent les glacis du fort. Toujours ý droite, ý la jonction du terrain qui relie la crÍte du fort de Douaumont ý la crÍte du fort de Vaux : ý l'orÈe de Fleury-sous- 244
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