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Hanotaux, Gabriel, 1853-1944 / Histoire illustrée de la guerre de 1914
Tome 14 (1922)
Chapitre LXIII: Effets de Verdun et de la Somme, pp. 213-[235]
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EFFETS DE VERDUN ET DE LA SOMME la santÈ'de GalliÈni l'ayant obligÈ de quitter le ministËre de la Guerre. L'opÈration pour laquelle l'illustre gÈnÈral entrait dans une maison de santÈ devait avoir des suites ý jamais regret- tables. Le gÈnÈral- GalliÈni mourait le 27 mai. L'intÈrim du ministËre de la Guerre avait ÈtÈ confiÈ ý l'amiral Lacaze, ministre de la Marine et, le i7 mars, le gÈnÈral GalliÈni avait lÈtÈ dÈfinitive- ment remplacÈ par le gÈnÈral Roques. C4tte dÈsignation Ètait agrÈable au gÈ- nÈral Joffre. Une har- monie Iparfaite rÈgna entre le haut com- mandement et le mi- nistËre de la Guerre. M. Briand avait pu bloquer sur un seul portefeuille la crise ministÈrielle mena - Áante. Ces complications, o~ des sentiments et des passions person- nelles jouaient parfois un trop grand rÙle, s'exagÈraient encore par suite d'une diver- gence d'opinion des plus graves au suj et VON de l'opÈration de Sa- SECRSTAIRE D'ET a ~~DES AFFAIRES STRA' lonique. Nous aurons a revenir sur les faits d'ordre militaire ; mais la situation particuliËre du gÈnÈral Sarrail, les difficultÈs inhÈrentes aux affaires hellÈ- niques et que nous examinerons en leur lieu et place, la polÈmique vigoureuse menÈe dans son journal par M. Clemenceau, prÈsident de la C cirmission des affaires extÈrieures au SÈnat, l'hostilitÈ que certains membres du Cabinet et une partie de l'opinion britannique tÈmoi- gnaient contre le principe mÍme de l'expÈ- dition (i), cet ensemble de polÈmiques, sur- (I) Voir la vigoureuse campagne m enÈe contre l'expÈdition JA( 'AT N G] chargeant encore l'atmosphËre, ajoutait ý l'in- quiÈtude, ý l'Èmotion gÈnÈrale, suite naturelle de l'affaire de Verdun. Le gouvernement pensa que, dans une situation si tendue, le mieux Ètait de prendre pour confident de ses soucis le Parlement lui- mÍme, et il accepta l'idÈe d'un comitÈ se- cret ª ý la Chambre des dÈputÈs, Ètant bien entendu qu'il serait suivi immÈdiatement d'un comitÈ secret ª au SÈnat. Dans les sÈances consacrÈes au comitÈ secret (I5-22 juin), le procËs du haut com- mandement fut fait par plusieurs dÈputÈs, la critique portant tout particuliËrement sur la prÈparation de Verdun et sur les intentions du gÈnÈral GalliÈni. Le gÈnÈral Roques et M. Briand, prÈsident du Conseil, rÈpondi- rent aux critiques de l'opposition. '444 voix contre 8o se pronon- cËrent en faveur des deux ministres qui 50W, avaient soutenu nette- 'DU MINISTERE ment le gÈnÈral Joffre. ERES D'ALILEMAGNE Le comitÈ secret avait durÈ ý la devant le SÈnat, Chambre du i6 au 22 juin ª il eut lieu du 4 au q juillet. de Salonique par le colonel Repington, l'Èminent Ècrivain militaire du Times, dans la PremiËre guerre mondiale, ý peu prËs ý toutes pages, notamment chapitre IV, cha- pitre XII, etc. Le gÈnÈral Rawlinson, un des ÈlÈments supÈ- rieurs de l'organisation militaire britannique, partage les vues des opposants. - Sur la genËse de cette campagne en Angleterre, voir l'importante conversation du colonel Re- pington avec M. Mac Kenna: Mac Kenna croit que Lloyd George se considËre comme inspirÈ, comme investi ici-bas d'une mission divine... ' D'aprËs Mac Kenna, les FranÁais auraient conÁu d'abord l'idÈe de Salonique sur l'insistance de Lloyd George qui conseillait secrËtement cette expÈ- dition; ils furent, (lËs lors, trËs surpris qu'elle rencontr't chez nous une telle opposition. > 231
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