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Hanotaux, Gabriel, 1853-1944 / Histoire illustrée de la guerre de 1914
Tome 14 (1922)
Chapitre LXIII: Effets de Verdun et de la Somme, pp. 213-[235]
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EFFETS DE VERDUN ET DE LA SOMME fÈrence de Cambrai que fut dÈcidÈe la grande manoeuvre de la paix ª qui, se joignant et s'enlaÁant, en quelque sorte, ý la manoeuvre militaire, prÈsente sous un jour nouveau les responsabilitÈs. Ludendorff, homme politique au moins autant que chef militaire, commence ý aiguiller de f aÁon a pouvoir, l'heure venue, dÈplacer ces responsa- bilitÈs et rej eter sur l'ÈlÈment civil celles qui incombent ý l'ÈlÈment l Y_ militaire. Lý se trouvent les 4 origines d'une conjura- tion audacieuse, amor- cÈe par ces gÈnÈraux et ces chefs d'Ètat-major, dont parle si Èlogieuse- ment Ludendorff, et qui doit finir par tromper l'Allemagne elle-mÍme et l'opinion universelle. Elle sera poursuivie, mÍme aprËs la guerre,~ par la publication si ex-X traordinairement prÈci- pitÈe des MÈmoires de Hindenburg et des Sou venirs de Ludendorff, publication destinÈe ý saisir les esprits avant qu'ils aient eu le temps de discerner la vÈritÈ. Ainsi les faits rÈels ont ÈtÈ couverts d'un voile LUDENDORFF, QUAR' que l'Histoire aura pour (D'APR»S UN TABLEAU t'che d'Ècarter. Il importe de faire remonter ý sa vraie date, c'est-ý-dire au dÈbut de septembre i9i6, ý la suite de Verdun et ý la suite de la Somme, les origines de cette machiavÈlique combinaison. Voyons donc les faits eux-mÍmes, et mon- trons comment une arme de guerre, l'emploi sans limitation de la guerre sous-marine, fut liÈe ý une procÈdure pacifique, la nÈgo- ciation tentÈe par l'intermÈdiaire du prÈsi- dent Wilson. On considËre gÈnÈralement les propositions de paix de l'Allemagne comme s'Ètant pro- duites ý la date o~ elles furent rendues pu- bliques, c'est-ý-dire au mois de dÈcembre i9i6; mais, en rÈalitÈ, la dÈci- sion fut prise trois mois plus tÙt, c'est-ý-dire ý Cambrai, en septembre Ces propositions Èma- nent, non de la chan- cellerie, mais du Grand Quartier gÈnÈral ; elles rÈsultent, sans l'ombre d'un doute, de la double dÈfaite de Verdun et de la Somme. Voici la sÈrie des faits gÈnÈrateurs tels que les X m expose Ludendorff lui- mÍme, dans un rÈcit qu'il y aura lieu;rd'ail- leurs, de passer au cri- ble et de contrÙler. I'IER-MAITRE GSNSRAL DE WALTER PETERSON). Le 5 septembre, le feld- marÈchal et moi, nous com- menÁ'mes notre premier voyage ý l'Ouest. Nous all'- mes, par Charleville, o~ se tenaitencore le G. Q. G., ý Cambrai, quartier gÈnÈral du prince Ruprecht de BaviËre. PrËs de Charleville, le Kron- prinz vint nous saluer... Il marqua, en ma prÈsence, SON DSSIR DE PAIX, mais il ne dit pas comment on pourrait obtenir la paix de l'Entente... Le 7 au matin, on tint la confÈrence de Cambrai, pendant que, sur la Somme, se livrait un combat acharnÈ (c'Ètait prÈcisÈment l'heure o~ tombait la seconde ligne allemande). AprËs des dÈtails d'ordre militaire, Luden- dorff ajoute: 219
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